Les dents, restent stables si elles sont en bonne fonction, mais peuvent parfois se déplacer de façon anormale en cas de mauvais position au départ. Cela entraîne des troubles visibles ou invisibles. Ces pathologies dentaires ne concernent pas uniquement l’apparence. Elles influencent aussi la santé bucco-dentaire directement mais aussi indirectement la fonction d’autres organes : la fonction articulaire, la fonction masticatoire, la fonction de déglutition et de phonation ou même la fonction respiratoire (ronflement, apnées du sommeil)
Dans un cabinet de spécialistes en orthodontie, l’objectif est, grâce à une formation supplémentaire de 3 ou 4 années, d’identifier précisément ces troubles dès que possible. Cela permet de proposer des solutions adaptées à chaque situation.
Pourquoi certaines pathologies apparaissent-elles ?
Plusieurs facteurs sont à l’origine des pathologies dentaires. L’hérédité joue un rôle important. Mais ce n’est pas le seul élément à prendre en compte.
D’autres causes sont fréquentes :
- La succion du pouce, d’un ou plusieurs doigts ou d’une sucette après l’âge de 4 ans (appelée para-fonction)
- La respiration buccale (liée souvent à un palais trop étroit)
- Une chute ou un choc sur les dents (même ancien)
- La perte précoce de dents de lait (de raison naturelle ou à la suite des soins dentaires ayant nécessité d’extraire la dent)
Toutes ces situations peuvent perturber la croissance normale de la mâchoire et des dents, leur position et moment d’éruption. Une mauvaise occlusion s’installe alors progressivement.
Les conséquences d’un mauvais alignement dentaire
Une mâchoire mal positionnée ou qui grandit de façon anormale, peut entraîner plusieurs gênes. Certaines sont visibles (gênes esthétiques ou douloureuses). D’autres apparaissent au fil du temps.
Gêne esthétique
Un mauvais positionnement des dents a souvent un impact psychologique. L’enfant ou l’adulte évite de sourire. Il cache sa bouche lorsqu’il parle. Ces réactions deviennent automatiques.
Mais il ne faut pas s’arrêter à l’apparence. Ce trouble cache parfois d’autres problèmes plus profonds.
Gêne douloureuse dentaire et tension pouvant apparaître dans la mâchoire
Une mauvaise occlusion peut provoquer des douleurs aux mâchoires, articulaires ou musculaires. Parfois, ces douleurs remontent jusqu’aux tempes. Elles peuvent aussi toucher la nuque ou les épaules.
Ces tensions s’expliquent par un déséquilibre dans le bon fonctionnement des articulations temporo-mandibulaires (ATM) ou des chaines musculaires concernées.
Gêne masticatoire et digestive
Quand les dents ne sont pas alignées, la mastication devient difficile. Certains aliments sont mal broyés, mal écrasés.
Ce phénomène a donc un impact direct sur la digestion. En effet, la première étape de la digestion se passe dans la bouche. Si elle est incomplète, l’estomac travaille davantage.
Gêne à l’élocution
Certains sons demandent une bonne position des dents et la présence de toutes les dents. Si ce n’est pas le cas, la prononciation de certaines lettres ou de certains sons devient compliquée. Cela concerne surtout les lettres comme « s », « ch », ou « z ».
Les enfants rencontrent alors des difficultés à se faire comprendre. À l’école, cela peut créer des blocages. C’est pour cela aussi que les orthodontistes travaillent fréquemment avec des orthophonistes.
Comment reconnaître les principales pathologies orthodontiques ?
Plusieurs types de pathologies peuvent apparaître. Il est essentiel de les identifier le plus tôt possible.
Malocclusion
La malocclusion désigne un mauvais emboitement entre les dents du haut et les dents du bas. Cela peut concerner une ou plusieurs dents.
Il existe plusieurs formes de malocclusions :
- antéro-postérieurement
- les dents du haut peuvent se trouver trop en avant de celles du bas
- les dents du bas peuvent se trouver trop en avant celles du haut
- transversalement : les mâchoires ne s’emboîtent pas correctement (palais trop petit et déviation de la mâchoire du bas à droite ou à gauche parfois aussi).
Dents encombrées ou espacées
Quand la mâchoire est trop étroite, les dents n’ont pas assez de place. Elles se chevauchent. À l’inverse, il arrive qu’il y ait trop d’espace entre les dents (on parle de diastèmes).
Ces situations peuvent parfois gêner le nettoyage quotidien et cela augmente de ce fait les risques de caries ou d’inflammations des gencives.
Déviation de la (ou des) ligne médiane
La ligne médiane sépare la bouche en deux parties égales et on parle de centrage des milieux. Si cette ligne est décalée, cela indique souvent un problème d’encombrement postérieur ou de dents absentes.
Cette déviation est parfois visible même bouche fermée. Elle peut s’accompagner d’un déplacement de la mâchoire.
Béance dentaire
La béance se caractérise par un espace entre les dents du haut et du bas, même lorsque la bouche est fermée.
Elle est souvent liée à la succion d’un pouce ou d’une sucette et associée à une étroitesse du palais.
Ce trouble rend la mastication difficile. Il engendre aussi une respiration par la bouche au détriment d’une respiration nasale.
Quand consulter un orthodontiste ?
Il est conseillé de consulter un spécialiste dès qu’un doute apparaît. Cela peut concerner l’apparence, mais aussi une gêne ressentie par l’enfant.
Attention de ne pas vous orienter vers un chirurgien-dentiste non spécialiste qui pratique de l’orthodontie mais n’est pourtant pas spécialiste
Chez l’enfant, une première visite peut avoir lieu vers 6 ou 7 ans. Cela permet de repérer les premiers signes d’anomalies de positions des dents ou de dysharmonie de croissance.
Même si aucun traitement n’est nécessaire, un suivi reste utile et mieux vaut une consultation précoce sans traitement immédiat, plutôt qu’un dépistage trop tardif avec un traitement plus compliqué.
Chez l’adulte, il n’est jamais trop tard. Les dents peuvent bouger à tout âge. Une consultation permet de poser un diagnostic précis et de traiter tous les problèmes, comme chez l’enfant ou presque mais avec des « outils » différents du fait qu’il n’y a plus de croissance.
Comment se passe la première phase avant le démarrage du traitement?
La première étape consiste à faire un bilan complet. Ce bilan inclut :
- Une observation clinique
- Des photographies
- Des radiographies (radiographie panoramique et téléradiographie au moins)
- Des empreintes des arcades dentaires
Grâce à ces éléments, l’orthodontiste établit un plan de traitement.
Ce plan tient bien sûr compte de l’âge, des attentes et des contraintes.
Le traitement peut inclure des appareils fixes ou amovibles. La durée varie selon les cas. Un suivi régulier est toujours prévu.
Ce qu’il faut retenir
Les pathologies orthodontiques ne doivent pas être prises à la légère. Même lorsqu’elles semblent légères ou invisibles, elles peuvent avoir des conséquences sur la santé générale. Un diagnostic précoce permet d’éviter des complications futures.
Prendre le temps de consulter permet de poser un regard précis sur la situation dentaire. Une prise en charge adaptée peut réellement améliorer le confort au quotidien, à tout âge.